Indian Külfi
Poir voir le topo c'est cliquez ici.
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Mumu en finit avec la trace à l'approche de l'objet de tous nos désirs. Grand soleil ce matin par ici. Voila de quoi emmagasiner un paquet de calories pour affronter l'ombre à partir de 10h. |
Ça faisait longtemps qu'elle narguait tout le monde en face de la route d'Estenc. Bruno se souvient que l'on était déjà allé ensemble repérer les conditions, il y a 5 ans de ça. 2008 avait même vu une tentative avortée: départ trop tard, galère dans l'approche sans raquettes, la mèche du perfo qui part en couille au bout de 4 trous et les conditions de glace moyennes avaient eu raison de notre tentative. Mais au moins, on savait que ça passait par la gauche et qu'il ne fallait plus attendre que le bas se forme un jour.
La belle comme on la voit depuis la route d'Estenc dans son écrin de montagnes. Au dessus, sa majesté la Tête du Moulin de Bertrand domine tout le versant. |
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Nous voila partis pour la première longueur. Du beau rocher tout de suite, encore tiédi par le soleil de ce matin. C'est plein de bons bacs et de bonnes vires pour les pieds. Du coup pas de problème pour grimper en grosse. |
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Dans la traversée de L2 qui permet de contourner aisément le grand dévers du bas de la cascade. Le rocher est super bon: une sorte de calcaire rouge recalcifié à strates crochetantes. Mais où va t on comme ça? La glace n'est plus très loin. |
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Et voila la glace. On a hissé le barda du glaciériste (piolets, crabes, broches, ravitaillement en harengs fumés) dans l'axe du deuxième relais pour plus de confort dans les premières
longueurs. Conditions sorbet presque assurées grâce aux 2 heures de soleil du matin. |
Après une petite appréhension pour passer du rocher à la glace, c'est parti pour une longueur grisante. La glace est tendre et sculptée, la grande baume du bas renforce l'impression
de vide sous les pieds! On savoure chaque encrage. On voudrait que ça dure encore et encore. |
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Encore une grande longueur de glace plus facile pour finir. Jusqu'à la fin, la sensation aérienne d'évoluer en pleine falaise était prenante. Il fallait chercher les zones où la glace est la plus épaisse pour sortir en haut, car l'eau coulait pas bien loin. |
Retour aux skis sur fond de paysages enneigés du Haut Var. Au fond c'est la cime de l'Aspre et le vallon du Bourdoux où toutes les cascades ont l'air en condition. |
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Indian Külfi
Ca devrait rester en condition encore un moment cette année.

La partie rocheuse se grimpe très bien en grosse. La traversée est en rocher magnifique facile et grisant.
Pour la glace, c'est de la Külfi! Un bonheur de glace sculptée par les rayons du soleil qui inondent la falaise chaque matin. Les pieds au dessus de rien, grand vide en dessous, la colonne de L3 est un grand moment de bonheur.
C'est la cascade entre la classique du Garreton et la grande pisse de l'Aiglière jamais glacée.
La cascade est en condition comme sur le topo pendant de courtes périodes presque chaque hiver. Le bas ne se forme jamais. Vous comprendrez pourquoi une fois au pied! C'est une baume XL!
Les bonnes conditions se trouvent après une période de temps gris et froid, en général en décembre / janvier. Plus tard, le soleil plus insistant la fait fondre en quelques jours. Il aisé de repérer les conditions depuis la route d'Estenc, 3 km au dessus d'Entraunes. On est pile en face.
Accès en ski ou raquette : environ 1h depuis la route qui longe le Var au dessus du village d'Entraunes.
Les photos du jour de la première à voir ici.
news d'hiver
Voila une ou deux news pour vous distraire au coin du feu.
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Départ de bon matin en train. Petit déjeuné avec, levé de soleil magnifique sur la mer entre Nice et Vintimille. Non, non ce n'est pas un rêve, on part bien pour skier! Et quelle sortie! |
Le village d'Upega sous la neige: on se sent très très loin de Nice dans ce fond de vallée quadrillé de piste de ski de fond. Le bon repas du refuge Porta del Sol nous attend pour
reprendre des forces. |
Le lendemain retour à Morignole par la cime Missoun. La vue sur le littoral est splendide, jusqu'à la Corse qui se détache au fond avec ses sommets qui paraissent blanc. Arrivés en haut, accompagnés par un groupe d'italien, quelle ne fut leur surprise de nous voir plonger sur le versant français! Mais où vont ils? Ils sont fous? Ca passe pas?
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Vince dans la descente de la Cime Missoun. C'est plutôt extra pour une descente improbable. De la poudre du haut en bas en restant sur le flanc ouest d'une croupe. |
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Ski panoramique dans la descente du Missoun sur Morignole. La vallée de la Roya est à nos pieds. Grande ambiance. . |
Tout en bas, un passage en forêt nous a valu un peu de "ski-sanglier", mais le rêve était réalisé, les pensées gambadaient déjà sur un avenir radieux fait de grandes courbes en partant de la côte d'Azur sans voiture.
Voila un peu de glace pour revenir aux choses sérieuses comme diraient les alpinistes. De beaux glaçons pour habiller les falaises calcaires de Demandols: rien de tel pour faire baver le glaciériste qui est en nous. C'est à Demandols dans une belle cascade de deux longueurs que l'on voit presque tout de suite en rentrant dans le vallon. Elle est assez haute au dessus de la piste en versant sud-est. Pour y accéder, il faut prendre le chemin des granges de Chabanals et le quitter vers la gauche à mi-chemin avant les granges. Une grande traversée conduit au pied de la barre. Elle est équipée avec un spit à chaque relais. Quelle est le nom de baptême de cette beauté? |
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Pour finir ce reportage hivernal, un bon plan poudre à la crête du Serre. Cette rando inconnue pourrait être comparée au Mt Aunos du Haut Var. Au départ d'Entraunes, elle propose un itinéraire très peu avalancheux, en lisière de forêt, avec poudre garantie du haut en bas! |
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Virée Givrée
C'est ainsi que les deux givrés sont partis en virée. Après quelques longueurs de corde, ils arrivent sous le dévers. Et là miracle, une traversée providentielle leur permet d'atteindre la coulée de droite. "la vire est-elle givrée"? Allez y voir, ça passe peut être.
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Antoine attaque la première longueur de la "Virée Givrée". On est en plein soleil et on le restera toute la journée. Heureusement, car avec ce froid mordant, il était le
bienvenu. |
Et hop, nous voila partis pour L2 avec un petit cigare pour se réchauffer définitivement. Ce jour là, la glace n'était pas épaisse dans les zones peu raide à cause de la neige qui isole l'eau du froid mordant. Finalement les ressauts verticaux étaient les meilleurs ce jour là pour trouver de quoi brocher et pour ancrer solidement les lames des pioches. |
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Après une vire neigeuse, voila la partie haute de cette cascade. Les orgues et les gros pétales nous permettent de monter jusqu'à notre tentative de traversée vers la coulée de
droite. |
Un homme vert à capuche se rétablit sur la vire des givrés. Il faudrait choisir entre la pluie ou le beau temps, monsieur le martien. Car avec votre capuche et vos lunettes de soleil, ça prête à confusion! |
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Et hop, voila le martien, très à l'aise sur le chaud rocher, qui négocie la fameuse vire des givrés. Une série de strates inespérées permettent une escalade qui vient bien. |
Mais sur quoi grimpe ce glacériste? Un gros trou à gauche laisse apparaître un tube de glace creux et bien fin! Nous voila dans la coulée de droite qui permet de sortir en haut de la barre rocheuse juste sous les cabanes de Chabanals. Et voila le tour est joué. Attention de ne pas vous faire virer dans ce projet de givré en cas de chaude journée ensoleillée où le chateau pourrait venir à s'écrouler. |
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Traditional Climbing
In the climber's dialect, we usually call a trad climbing route, a route which is not fully equiped and to which it will be necessary to add more protections.
Here are the milestones of this kind of climbing:
We often follow the cracks. As a matter of fact, the proctections we add are way more reliable on cracked rock: camalots, stopers, hexentrics. All these protections are gathered under one word: nuts, which are made FOR cracks. Cracks with parallel edges, cracks in a V-shap, each crack has its nut. Among all the nuts, the camalots are your best friend because they adapt to almost every kind of crack.
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Mumu is climbing in a nice crack of the Devenson in the route called "Riz au lait".
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We also use natural protections invented way before the mechanical nuts existed: a ring around a bloc of rock, stuck knots and even "lunules"
which are rings of rope going through a hole in the rock and creating a belaying point.
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On this picture: Ben Degroisille in the beautiful second pitch of the route called "Les Cons" in the St Jeannet Baou. In this TC (Trad Climbing) route, some belays have to be built on several "lunules". Hammers are not necessary. There already are pitons in the harder paths. |
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Here Mumu is firmly settled, doing the splits. She is trying to find the right size of stoper which will perfectly stick in the crack. Too big you woundn't be able to thrust it completely in the rock, too small it would blow off too easily in case of fall.Most of the time there are only 1 or 2 sizes which are suitable for one crack. |
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Here we are on the first pitch of the route called "Boule de Gomme" at the Baou in St Jeannet.
Ropes are needed to change the "lunules" and 5 or 6 pitons. |
The last milestone of trad climbing the pitons hat we thrust in cracks with a hammer. Climbing guidebooks are not accurate at all about the
number of pitons needed, if any. Most of the regular routes in Trad Climbing won't need any added pitons as the essential ones already are permanently installed.
Despite that, it is recommended to bring a hammer and some nails in case of an old nail gets pulled out. When the route really needs to hammer in pitons, two hammers are needed: the last person on the rope will need to get the pitons back, in order to use them again in the next pitch.
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The view plunges to the sea in the route called "Bidule" in the Calanques. It is tempting to not weigh ourselves down with hammers and pitons in this unremitting route. But you will quickly get into troubles if you can't replace old pitons, worn away by the sea salt, on your way down in the overhang. |
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Finally, the renowned Roof of the Bidule.
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That's the end!
Don't rush, there will be enough camalots for everyone in your favorite mountain goods store!
Escalade d'aventure
Dans le langage grimpistique, on appelle couramment une voie de terrain d'aventure une voie non totalement équipée où il faudra rajouter des protections plus ou moins amovibles.
Voila quelques points clef de ce style d'escalde:
On suit souvent des lignes de fissures. En effet les protections que l'on rajoute sont beaucoup plus fiable dans ce type de terrain: friend, cablés, excentriques. Toutes ces protections rassemblées sous le terme de coinceurs sont faites pour les fissures. Certaines pour les fissures à bord parallèles, d'autres pour les fissures en V. Parmis ceux ci les friends sont les rois car ils s'adaptent à presque toutes les fissures.
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Mumu remonte une belle fissure du Devenson dans la voie Riz au Lait. Cette voie des Calanques se prête particulièrement bien à l'assurage sur friend avec de belles fissures à bord presque parallèle, chose pas si courante que ça en calcaire. Avec presque 2 jeux de friend jusqu'au n°3,5 on se protège très bien tout le long de la voie. Pas besoin de marteau comme dit le topo car de toute façon il n'y a presque pas de pitons! |
On utilise aussi des protections naturelles inventées bien avant l'apparition des coinceurs mécaniques: anneaux autour d'un bloc de rocher
coincé, noeuds coincés et même des lunules qui sont des anneaux de corde passés dans un trou du rocher permettant de créer un point d'assurage.
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Ben Degroisille dans la belle deuxième longueur de la voie "les Cons" à St Jeannet. Cette voie de TA entre "la Vie est Belle" et "la Verte Prairie" est injustement trop
peu fréquentée. Certains relais sont à construire sur plusieurs lunules comme celui depuis lequel la photo est prise. Il n'y a pas besoin de marteau, les pitons étant déjà à demeure dans les passages les plus durs. |
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Toujours dans la voie "Riz au Lait" aux Calanques. Mumu s'est bien calée en grand écart, le plus stable possible, pour sortir son jeux de cablés et tenter de trouver le bon numéro qui va se coincer juste comme il faut dans la fissures. Trop grand il ne rentrerait pas bien, trop petit il ressortirait trop facilement en cas de chute. Il n'y a souvent que 1 ou 2 numéros maximum qui se prêtent bien à un emplacement de coinceur. |
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La première longueur de "Boule de Gomme" au Baou de St Jeannet. Les cordes sont bien séparées, pas de tirage en vue. La première longueur coterait plutôt 6b/A1 et les pitons d'époque sont KO. Il faut des cordelettes pour changer les lunules et 5 ou 6 pitons variés. |
Dernier point clef du terrain d'aventure, ce sont les pitons que l'on enfonce dans les fissures du rocher à l'aide d'un marteau. Souvent les
topos sont très imprécis sur la nécessité de prendre des pitons et leur quantité. La plus part des voies classiques de terrain d'aventure ne nécessitent pas de pitons et marteaux car les pitons
nécessaires sont déjà à demeure dans la voie. Malgré tout, le topo conseille souvent de prendre un marteau et quelques clous au cas où un vieux clou viendrait à s'arracher ou en secours en cas de
descente forcée en rappel dans une voie non équipée.
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Vue plongeante sur les vagues de la Méditerranée dans la voie du Bidule aux Calanques. Il est tentant de ne pas s'alourdir d'un marteau et de pitons dans cette voie soutenue. Mais la descente est vite problématique dans ce dévers et il vaudra mieux avoir un marteau et quelques lames au cas où on viendrait à casser un des vestiges de pitons rongés par le sel que l'on trouve dans cette voie. |
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Le fameux toit du Bidule. Cette voie est une décoction de tout ce qui se fait de mieux en terrain d'aventure: fissures, dévers, recherche d'itinéraire, pendules, artif, libre engagé... Bref un souvenir inoubliable. Quand on est sorti en haut, on avait oublié qu'il pleuvait cet après midi là. |
C'est déjà fini!
Vous bousculez pas, il y aura des friends pour tout le monde dans votre magasin de montagne préféré.