Sur le dos du dragon
Un petit tour sur l'Echine du dragon en cette fin septembre à l'initiative de Muriel, pour ouvrir la saison hivernale 2019/2020. C'est toujours aussi beau, ce rocher rouge plein d'alvéoles, la vue incroyable sur les caps d'Antibes à St Tropez qui s’agrandit au fur et à mesure de l'ascension. La mer qui forme un mur semblant vouloir nous engloutir! Et au sommet, le cahier se remplit de plus en plus vite. Déjà plus de 60 cordées qui ont laissé un petit mot, dont plus de la moitié en 2019.
Deux pitons laissés en plus aujourd'hui pour rassurer les moins aguerris. Certains diront qu'il n'y a plus besoin de coinceur, mais je pense que l'on est encore loin du suréquipement. La voie est un peu moins équipée que le "pilier du feu sacré" dans l'ensemble et un petit jeu de coinceurs reste bien utile.
Du vent dans les voiles ce jour. L'échine est très exposée aux vents d'ouest et au mistral qui viennent mourir ici. A croire que c'est cette crête qui protége tout le 06?
Escalade aventure à Besseuges?
Mais qu'est ce que c'est que ces nouvelles voies d'escalade ouvertes en novembre 2016 à La Penne au hameau de Besseuges? Le tout dernier topo d'escalade des Alpes Maritimes propose 4 voies en terrain d'aventure au dessus du hameau de Besseuges. Avec Muriel, nous avons testé "la ballade des gens heureux" de Brunel, Weick et Jacquier qui s'avère être une sympathique voie facile en 5+, traversant de belles dalles de calcaire travaillées. Deux jeux de friend utile jusqu'au n°3. Pour la descente, on pas trouvé de chemin en allant vers le sommet du Gourdan à l'Ouest. Il faut peut être essayer vers l'Est et le col de Besseuges.
Les falaises de Besseuges sont des dalles couchées qui ont pour intéret d'être par endroit formées de beau calcaire sculpté
Dans la "ballade des gens heureux", qui est équipé de quelques anneaux de corde bien utiles pour montrer le passage.
A cette époque Entrevaux était en France et Puget Théniers en Savoie, séparés par la frontière en rouge
Grande aiguille de Pelens
L'escalade des aiguilles de Pelens est un voyage dans le temps, où tout est resté presque comme à l'époque de la première ascension en 1905. C'était un temps où l'alpinisme était un défi aux possibilités humaines, un acte engagé au sens vital du terme. C'était le temps des premières où les forts grimpeurs visaient des sommets encore vierge de toute ascension. Les guides Hippolyte Bernart, Andrea Ghigo et surtout l'intrépide Jean Plent étaient de ceux là. Le Chevalier Victor de Cessole, de la noblesse niçoise, était passionné d'alpinisme et de premières ascensions. Cette aiguille de Pelens est réputée inaccessible et des alpinistes de tout horizon commencent à voyager dans les Alpes du Sud à la recherche d'exploit. De Cessole est guronzé par son ascension victorieuse du Corno Stella en 1903. Il ne voudrait pour rien au monde que la première de Pelens soit faite par des alpinistes étranger. En 1905 après plusieurs repérages, Jean Plent et le Chevalier De Cessole s'engagent loin au delà des limites de ce que nous jugerions aujourd'hui raisonnable et gagnent enfin le sommet de la Grande Aiguille de Pelens 2526m.
Les Aiguille de Pelens sont formées de calcaire Turonien du Crétacé supérieur. On y trouve de nombreux suberbes fossiles d'une sorte d'huître aujourd'hui disparue nomée "inocérame".
Jean Plent et Hippolyte Bernart le 16 aoùt 1905 dans la première longueur de l'aiguille de Parcleron. C'est le début d'un grand voyage très engagé!
Le crux de la voie est négocié avec une courte échelle. Sans piton, ni coinceur, la première de cette aiguille laisse réveur et je ne parle même pas de la descente en grande partie en descalade!!!
Aujourd'hui nous y grimpons toujours avec beaucoup d'humilité avec une bardée de coinceurs mécaniques des plus utiles.