Escalade (de l'aménagement) à Seranon
Après un week-end de grimpe dans la splendide commune de Séranon, voila quelques réflexions sur l'aménagement du territoire.
J'ai toujours pensé que de manière générale les sports de plein nature étaient des amplificateurs de la perception de l'aménagement du territoire. Et à Seranon, quand on grimpe dans la grande falaise du Bauroux, il n'est pas possible de passer au travers des vastes modifications du paysage au fil des ages. L'ancienne plaine agricole se fait dévorer par les résineux, tandis que l'on exploite à outrance les forêts de l'ubac de la Sappée. Je n'avais jamais bien compris pourquoi il n'y avait pas de centre historique de village à Seranon. Et en descendant du Bauroux, on comprend soudain que le vieux village a été complétement abandomné. Il était placé stratégiquement sur un promontoire facile à fortifier entre la plaine de Seranon et celle de Valderoure. Quand à l'avenir de la commune? Il a l'air radieux, vue la taille de l'immense école qui vient d'être construite, à condition que l'on ne cède pas trop vite à l'illusion du tourisme de masse ou de celle des vilains parcs photovoltaïques qui émergent dans les communes voisines.
La grande voie d'escalade Aylan qui est le clou de l'escalde local et permet de monter sur la crête de Bauroux avec quelques passages d'escalade très agréalble
Muriel se régalant du beau rocher Seranesque : un calcaire compact avec pas mal d'avéoles sympathiques
Vue d'ici, les traces d'exploitation moderne de la forêt sont criantes. Fini les bucherons qui rentraient d'une saine fatigue le soir à la maison. La forêt porte les traces des layons d'une grosse abatteuse sur chenille qui a dévoré la forêt en un rien de temps à grand coup d'émission de C02. Et tout ca probablement pour alimenter une usine électrique où le bois a été brulé à Brignole! Devant ce massacre, un camping municipal est en ruine le long de la route Napoléon, peut être avant d'autre déconvenue d'aménagement touristique avec le projet enterriné de "SERANON COTTAGE PARC". Heureusement, nous voila rassuré par la taille de la station d'épuration de ce petit village qui est composé de trois grands bassins assurant un rejet d'eau propre dans un petit affluent de l'Artuby
Pendant ce temps les "saxifrages lantoscana" résistent aux changements du climat dans les falaises de Séranon. Cette fleur est une cousine de la saxifrage paniculée mais avec des feuilles plus spatulées et alongées que celles de la rosette "style plante grasse" de la saxifrage paniculée.
Et en arrivant au sommet du Bauroux, on peut admirer le tout nouveau parc solaire de Valderoure et celui en construction à Thorenc où l'on a défriché tout un versant assez raide de montagne, sans penser à l'érosion des sols. Vive l'énergie électrique, mais j'ai du mal à estimer le gain d'énergie électrique par rapport au coût carbone de la construction de ces parcs et de la fabrication des panneaux. L'avenir nous le dira?
Confinement à St Dalmas le Selvage
Sans blague, mon voisin y est parti et ne compte pas redescendre sur la cote avant la fin de l'épidémie.
Pour nous c'était seulement le temps d'un week end au ski, pour descendre quelques beaux sommets tout en arabesque.
Pendant que les hommes tremblent pour un virus, les montagnes souffrent cruellement du réchauffement climatique en cet hiver 2020. Il fait chaud, chaud, toujours plus chaud! Les chamois sont déjà remontés en altitude et vont souffrir de la chaleur cet été. Pendant ce temps les Lagopèdes ont encore leur plumage blanc alors qu'il n'y a plus de neige dans certains versants... les aigles n'en feront qu'une bouchée. Les sapins, qui aiment les climats froids et humides, désèchent sur pied. Et il parait qu'il faudrait que ça se réchauffe encore pour tuer le virus. Vivement le prochain virus adepte de la chaleur, pour que l'on désire avoir froid!
Je vous laisse comparer l'enneigement avec cette photo du 15 juillet 2016, il y avait même peut être plus de neige en ce lendemain de l'attentat de Nice
Alors il ne nous reste plus qu'à nous délecter de quelques virages en neige transformée avant la fin prématurée de la saison
Val d'Entraune étincellant
Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un val d'Entraunes aussi resplendissant que la fin de la semaine dernière. Une merveilleuse poudreuse recouvrait les sommets et le petit froid résiduel de mars a permis de garder une bonne skiabilité plusieurs jours de suite. Alors go go go, direction le sauvage val d'Entraunes.
Chateauneuf d'Entraunes, avec le parc solaire du plateau de Bante qui brille de ses miliers de panneaux photovoltaIques devant.
Coronavirussé
Seul le ski et les descentes addictives du haut des montagnes nous donnent la fièvre pour l'instant. Mais ça pourrait bien changer d'ici quelques temps, à en croire la propagation très rapide du coronavirus qui profite de nos déplacements pour contaminer toutes les régions du globe. Il y a 10 ans, on ouvrait la voie "H1N1 au loin" au caïre de Préfouns. C'était le virus du moment qui faisait trembler toute la planète. Il n'était jamais arrivé chez nous finalement, alors que l'on exhortait tout le monde à aller se faire vacciner.
Cette fois, on dirait bien que la nature a inventé une arme plus puissante et pus rapide, devançant la médecine, les vaccins et les traitements. Le seul moyen, de s'immuniser semble être de l’attraper et d'en guérir. Dans ces conditions, plus possible de faire du sport collectif ni du sport dans les bâtiments tels que les salles, les gymnases où l'atmosphère pourrait être contaminé...... Il ne reste plus que le grand air pur de nos montagnes qui soit indiqué????
Pas de virus dans l'air limpide du Queyras : Les vallées enclavées étaitent autrefois des refuges en cas de grande pendémie de peste dans les villes.
Dans le Congélo de Gialorgue
La vallée de Gialorgue est un peu le congélateur des Alpes Maritimes. C'est le seul endroit où les cascades de glace se forment encore chaque année malgré les hivers de plus en plus doux. Parfois à Noël, seul le mode "freezer" est en route avec un petit - 1°C et quelques glaçons. Mais fin janvier en général le congélateur tourne à plein régime et les glaciéristes y découpent des m3 de glace.
C'était encore le cas ces 2 dernières semaines où l'on s'est bien amusé à Gialorgue. Des lignes d'escalade mixte et de drytolling ont vue le jour ici aussi pour pouvoir grimper sur les structures de glace suspendues avec un équipement sur goujons relativement solide. Gialorgue s'impose ainsi comme le laboratoire de l'escalade hivernale des Alpes Maritimes.
A l'approche de la Boite de Pandore avec Adrien Chabert qui va découvrir ici l'étrange discipline du dry tolling!
Gary tente de faire fondre les cascades en tombant la chemise : chaude ambiance à Gialorgue dimanche dernier!!
Votre serviteur arrive au relais sous le toit final de la Boite de Pandore : une belle longueur en finesse avec des lames qui crissent dans les fissures, j'adore.
Adrien sort de la dernière longueur de glace perchée au dessus du surplomb de la boite de Pandore... gros gros gaz dessous.
Nuit Blanche
Topo de "Nuit Blanche". Une voie d'escalade comme on en fait plus dans les Calanques : simple et majeure. Un cadeau de la nature.
Nous avons laissé 10 pitons qui suffisent amplement, la voie se prêtant à merveille aux friends avec une majorité de fissures moyennes à larges. Bref, c'est du bonheur.
Harmonie Alpine pour 2020
Y a plus d'hiver, tout fou le camp, où est passé le froid?
Voila le 15 janvier en vue et toujours pas besoin de doudoune en montagne! Ah j'oubliais, il faut pas se plaindre car il y a plus de neige que l'année dernière en janvier 2019 quand les incendies dévoraient la moyenne montagne. Alors plaçons 2020 sous le signe de l'harmonie, celle qui marie les couleurs des paysages, celle qui transcende l'esprit du montagnard en accord avec son environnement.
Et la harde est bien là, à sa place. Eterlou, et parents sont juchés au dessus de nous, ils se sentent en sécurité, bien plus à l'aise que nous sur les pentes glacées. Le paysage alpin est harmonieux en ce début 2020.
Ils sont accompagnés par les cerfs qui s'enfuient à notre vue : tout va bien, leur réaction est normale.
Harmonie aussi par ici au dessus de Limone, vue à travers le col de Tende. Un télésiège pointe son nez, mais ne monte pas sur les plus hauts sommets. Quelques paravalanches rayent la Facia, mais ils sont minuscules au milieu des cimes enneigées. La nature remet l'homme à sa place.
Week end spécial Cote d'Azur
Au programme, du soleil, et du soleil, à l'ombre d'un ciel tout bleu.